Présentation de l’exposition
Au XVIIIe siècle, l’Académie royale de peinture et de sculpture établit la hiérarchie des genres et place le portrait, très en vogue alors, juste après le sujet d’histoire. Des artistes officiels réalisent les effigies des rois régnant, Louis XV, Louis XVI, et de la famille royale, tandis que divers personnages de la cour, de la ville ou de province, en quête de reconnaissance sociale, s’adressent à des portraitistes plus accessibles.
Les tableaux des fameux Van Loo, Elisabeth Vigée Le Brun, Duplessis, Ducreux et des nombreux autres artistes que présente le Palais Lascaris, cent au total, tous prêtés par le Conservatoire du Portrait du Dix-Huitième Siècle, dépeignent ainsi la société d’un siècle et viennent offrir au public niçois une superbe démonstration de peinture et de l’art du portrait.
L’exposition précédemment présentée au Musée Lambinet de Versailles prend une saveur particulière au sein de ce précieux palais baroque. Le Palais Lascaris a en effet été érigé au XVIIe siècle par la volonté de Jean-Paul Lascaris, Grand Maître de l’Ordre de Malte, pour son neveu Jean Baptiste Lascaris, et a constitué, du milieu du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, la demeure privée de l’aristocratique famille Lascaris Vintimille. Situé au cœur de la ville, entre palais ducal et palais communal, le Palais Lascaris fut le témoin de fastueux épisodes liés à l’histoire du Comté de Nice.
Un dialogue entre les oeuvres empruntées et la collection permanente
Les œuvres empruntées viennent discuter avec celles de la collection permanente : effigies des ducs de Savoie et des Lascaris, portraits de la Clementina, peintre de la cour de Turin, objets d’art, tels ceux qui garnissaient les nobles demeures de l’époque, et instruments de musique. Parmi ceux que le musée conserve depuis plusieurs années, sont mis en évidence dans l’exposition les instruments joués par les membres de la famille royale, la reine Marie Lesczynska, Madame Henriette, Madame Adélaïde, Madame Victoire, la reine Marie-Antoinette : vielles à roue, de Lambert (inv. C378) ou de Louvet (Dépôt collection-Fondation Gisèle Tissier Grandpierre), basse de viole (inv. C35), violons, guitares baroques, mandolines, ainsi que, face au portrait de Marie-Antoinette, une harpe Naderman, son instrument fétiche ; le musée est riche de plusieurs exemplaires de harpes du facteur Naderman (harpe inv. PL 2007.9.1 et harpes de la collection-Fondation Gisèle Tissier Grandpierre de l’Institut de France).