Lester Young ne fut pas surnommé “Prez” pour rien : il fut en effet l’un des musiciens de Jazz les plus influents de tous les temps, tant par son jeu révolutionnaire que par sa personnalité. Dès ses premiers engagements avec Count Basie, à une époque où le jeu agressif et puissant de Coleman Hawkins définissait le son des saxophonistes de jazz, Young lui opposa des solos aériens, semblant flotter sur le tempo de l’orchestre, tels des volutes de fumée. Sa connaissance profonde de l’harmonie, très rare à l’époque – il n’y avait pas d’écoles de jazz ! – lui permettait d’improviser dans toutes les situations, et il était connu pour ne jamais se répéter d’un solo sur l’autre, ce qui constitue l’idéal absolu d’un musicien de Jazz. Restant totalement au service de la chanson – il affirmait qu’on devait pouvoir “entendre” les paroles dans la mélodie instrumentale, Young fut une influence majeure pour nombre de musiciens de son époque qui rêvaient d’un Jazz plus doux et élégant, s’opposant entre autres au be-bop. Ce fut notamment le cas du mouvement “Cool Jazz” des années 1950, institué par Miles Davis.
Si Lester Young était un musicien extrêmement original, sa vie elle-même n’est pas en reste. Personnage excentrique, il aimait à parler de manière codée pour n’être compris que de son cercle d’amis et impressionner les autres, et à s’habiller de manière originale – il ne quittait presque jamais son fameux chapeau “Pork Pie Hat”. Lester Young reste aujourd’hui connu pour avoir été le premier d’un longue lignée de jazzmen originaux à forte personnalité. Cette influence s’étend sur le monde du jazz tout entier, à commencer par Charlie Parker et Dizzy Gillespie, qui furent tous deux de grands fans du “Président” (Wikipedia).
Lester Young “in Washington DC Vol 1 à 4”
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