De 1984 à 1985, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Andy Warhol (1928-1987) réalisent environ 160 toiles ensemble, « à quatre mains », dont certaines parmi les plus grandes de leurs carrières respectives. Témoin de leur amitié et de cette production commune, Keith Haring (1958-1990) parlera d’une « conversation advenant par la peinture, à la place des mots », et de deux esprits fusionnant pour en créer un « troisième, séparé et unique ».
« Basquiat × Warhol, à quatre mains », l’exposition la plus importante jamais consacrée à cette œuvre singulière, regroupe plus de trois cents œuvres et documents dont quatre-vingts toiles signées conjointement ; sont aussi présentées des œuvres individuelles de chaque artiste, ainsi qu’un ensemble de travaux de Futura 2000, Michael Halsband, Keith Haring, Jenny Holzer, Kenny Scharf… afin de restituer la scène artistique du downtown new-yorkais des années 1980.
L’exposition s’ouvre sur une série de portraits croisés, Basquiat par Warhol, Warhol par Basquiat. Elle se poursuit avec les premières collaborations. Initiées par le galeriste des deux artistes, Bruno Bischofberger, ces œuvres profitent de la participation du peintre italien Francesco Clemente (né en 1952).
Après cette quinzaine d’œuvres à trois, Basquiat et Warhol poursuivent leur collaboration avec enthousiasme et complicité, à un rythme presque quotidien. L’énergie et la force de leurs échanges incessants conduiront les visiteurs tout au long du parcours dans la totalité des galeries de la Fondation rythmé par des œuvres capitales telles que la sculpture monumentale Ten Punching Bags (Last Supper) ou la toile de 10 mètres de African Mask.
Basquiat admire Warhol comme un aîné, un personnage clé du monde de l’art, initiateur d’un langage inédit et d’un rapport original à la culture populaire. En retour, Warhol trouve chez Basquiat un intérêt renouvelé pour la peinture. Avec lui, il se remet à peindre manuellement, à très grande échelle. Les sujets de Warhol (titres de presse, logos de General Electric, de la Paramount, des Jeux Olympiques) servent de structure à de véritables séries qui scandent le parcours.