Visite du fort de Sainte Agnès

fort de Sainte Agnès

Visite du  fort de Sainte Agnès

2000 m2 de galeries et salles , très impressionnant !

Le Fort pouvait héberger 350 hommes de troupe qui pouvaient y vivre en complète autarcie pendant 3 mois !!!

L’ouvrage de Sainte-Agnès est une fortification faisant partie de la ligne Maginot, située sur la commune de Sainte-Agnès dans le département des Alpes-Maritimes. 

D’autres informations sur Wikipedia

Le bloc 2 de l’ouvrage, qui aligne six tubes d’artillerie, tirant tous vers la plaine littorale. Il s’agit du bloc le mieux armé de toute la ligne Maginot.

Comme surgit du flanc de la colline au sud du village, se dresse dans le roc le fort militaire qui servit à repousser les Italiens en juin 1940.

Suspendu sur un piton rocheux à la frontière franco-italienne, Sainte-Agnès a toujours été un poste de défense très convoité. Au XVIe siècle, à la frontière des domaines du comte de Provence et de Gênes, la maison de Savoie construisit à Sainte-Agnès une première fortification.

Cette forteresse a connu les conflits entre les Français et les Sardes. Plus tard, Napoléon III implanta dans l’arc alpin les ouvrages types Séré de Rivières afin de défendre les cols et les vallées qui pouvaient être aisément pénétrés car les altitudes sont modestes dans le département.

Lorsque Mussolini arrive au pouvoir en 1922, on réalise que ce système défensif est médiocre. C’est à moment-là que les autorités militaires françaises décidèrent de le moderniser. L’emplacement de Sainte-Agnès est hautement stratégique à plus d’un titre : il est à la fois élevé (près de 800 mètres), proche de la mer et de l’Italie à 3 kms à vol d’oiseau.

Tout le long de la frontière, plusieurs forts formaient la célèbre ligne Maginot, du nom du Ministre de la Guerre qui fit voter les premiers crédits de construction. Dernier rempart de la ligne Maginot, le fort de Sainte-Agnès en constituait l’ultime bastion sud : il permettait de cadenasser le passage du littoral.

La construction de l’ouvrage sur cet éperon rocheux surplombant la baie de Menton dura six ans, de 1932 à 1938. Ironie de l’histoire, le fort fut construit par une entreprise italienne, Spada, qui existe toujours…

Le Fort est une ville souterraine creusée sous le village dans les profondeurs de la roche. L’édifice équivaut à un immeuble de quatre étages encastré dans la colline. Il s’enfouit sous plus de 55 mètres de roches dans une configuration de sous-marin. D’ailleurs, on utilisait la terminologie de la Marine au Fort de Sainte-Agnès : on parlait d’équipage et non de garnison, de coursive plutôt que de couloir.

On compte 2000 m2 de galeries et de salles souterraines avec des équipements ultra-modernes pour l’époque. Si le village de Sainte-Agnès n’a eu l’eau courante et le tout à l’égout qu’en 1960, le fort bénéficiait de ces commodités dès 1938. De plus, une centrale électrique alimentait l’ouvrage en électricité, il y avait le chauffage central, le téléphone, de l’air régulé et une salle de neutralisation contre les gaz de combat. Ce casernement était très agréable pour les soldats qui étaient loin de connaître le même confort dans leurs foyers. Le Fort pouvait héberger 350 hommes de troupe qui pouvaient y vivre en complète autarcie pendant 3 mois.

Toutefois, ce lieu de vie emmuré et souterrain était très dur à vivre au quotidien pour les soldats. Il n’y avait aucune isolation phonique : l’usine électrique avec ses moteurs diesel les exposait en permanence à un niveau sonore extrêmement élevé de l’ordre de 100 décibels. Les électromécaniciens étaient contraints de procéder par signe pour communiquer ! Le confinement développait des pathologies comme la dépigmentation : pour pallier cette carence de soleil, les scientifiques attachés à l’armée ont inventé…la lampe à UV !

La mission du Fort était défensive : empêcher les Italiens de s’infiltrer par le littoral, d’entrer dans Menton et de progresser le long de la côte vers Nice. Le Fort disposait d’une force de feu redoutable. Son bloc d’artillerie sud était la casemate frontale la plus puissamment armée de toute la ligne Maginot. Aujourd’hui encore, il est équipé de son armement d’artillerie sous casemate.

Les combats commencèrent le 10 juin 1940 et prirent fin le 25 juin 1940 lorsque les Italiens renoncèrent. Il s’agit d’une des rares victoires françaises – méconnue – de la guerre de 40. Lors de ces deux semaines de combats ont été tirés 1 201 obus de 75, 234 obus de 135 et 80 de mortiers de 81 mm.

Fort Sainte-Agnés : Sentinelle des confins
Historique
En s’engageant dés 1915 aux cotés des alliés ; dans le premier conflit mondial; l’Italie espére ainsi récupérer des territoires sur l’Empire austro-hongrois. Le Traité de Versailles ( 1919) douche cet espoir en ne répondant que très partiellement aux attentes italiennes. A la faveur de ses frustrations
et désillusions transalpines, Mussolini s’empare du pouvoir en octobre 1922. Le Duce exprime très vite une volonté annexionniste et irrédentiste concernant le Comté de Nice , les Savoies, la Corse et la Tunisie. Caressant aussi le rêve antique d’un mare nostrum italiana.

En réponse, la France; sous l’impulsion de Paul Painlevé puis d’André Maginot; intègre sa frontière orientale avec l’Italie à un vaste programme de construction d’une ligne de défense fortifiée. Ainsi la CORF ( Commission d’Organisation des Régions Fortifiées) fait ériger le premier ouvrage ( prototype de la ligne Maginot) à Rimplas en 1928, au confluent de la Tinée et du Valdeblore. Entre 1928 et 1936, 23 gros ouvrages ( dont 14 pour le seul département des Alpes Maritimes) , vont voir le jour sur la frontière franco-italienne. Comme tout ouvrage de typologie Maginot, Fort Ste Agnés s’inscrit dans un ensemble défensif sensiblement parallèle à la frontière. Construit à partir de décembre 1931 et achevé en 1934,
creusé dans le calcaire et enfouie sous environ 50 m de rocher; tant vers le sud que vers le nord;
il est essentiellement un ouvrage de flanquement. De par sa position élevée, il couvre le pays mentonnais jusqu’à la mer, pouvant frapper les troupes ennemies qui seraient tentées de s’y aventurer.Vers le nord , il flanque l’ouvrage de Castillon et la frontière. Ses abords et ses superstructures sont protégés par les ouvrages voisins. Le mode de recouvrement des forts maginot alpins participe d’une mutualisation des tirs, créant ainsi un rideau défensif de la frontière , étanche aux infiltrations. Doté de 372 hommes, Fort Ste Agnés participe de tous ses feux à l’unique victoire française dans les combats de mai-juin 1940. Bloquant l’avancée des italiens à Menton et les obligeant à refluer sur la frontière. Après l’armistice du 25 juin 1940, ses alpins victorieux sont démobilisés puis le fort est démilitarisé et gardienné par les autorités de Vichy. De novembre 1942 à septembre 1943 , occupé par les italiens , puis par les allemands jusqu’à sa libération le 8 septembre 1944 par les canadiens aidés des FFI. Il reçoit un entretien régulier par l’armée jusqu’en 1990 . Devenu propriété de la Commune de Ste Agnés , il est un lieu de mémoire et un des dernier témoin de la guerre «horizontale».

Description
Telle une main posée sous la roche; dont la paume est la galerie-mére renfermant les œuvres vives ; l’ouvrage possède également 3 doigts-galerie au bout desquels sont assujettis les blocs de combat et leurs étages communiquant par escaliers et monte-charges. Fonctionnant comme un sous-marin , son équipage possède une autonomie de 3 mois avec cuisine, chambres,usine électrique, ventilation motorisée contrôlée et filtrée au charbon actif, recyclage de l’énergie thermique, hôpital avec bloc chirurgical, atelier réparation, réseau ferré et wagonnets, réseau téléphonique etc. Le fort communique avec ses voisins par radio ondes courtes et héliographe ( morse ). Observations par tourelles à visées périscopiques , épisopiques et binoculaires.

Ce sarcophage de béton et d’acier revêt un aspect mimétique avec son environnement ,participant d’une esthétique de disparition dans la topographie. En littérature, ce rôdeur desconfins est un compromis entre le Rivage des Syrtes de Julien Gracq et Les villes invisibles demeure un témoin furtif de l’Histoire du XXéme siécle.

Bruno RAY Historien et Responsable patrimoine Fort Ste Agnés

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